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Les Gorges de Daluis

Les arbres n’étaient encore que des fougères géantes, les dinosaures, de pépères amphibiens… Les continents ne faisaient qu’un. Le massif hercynien qui s’élevait autrefois à des altitudes himalayesques  se  réduisait à présent  à un gros tas de cendres volcaniques et de sédiments riches en fer qui se répandaient dans une immense cuvette inondable. Ces boues s’oxydèrent bientôt pour se colorer en ocre rouge ou en encre violette. Devenues roches, elles furent alors submergées par l’océan Téthys qui les recouvrit de ses grès, marnes et calcaires. La formation des Alpes toute récente, à peine quelques dizaines de millions d’années et l’érosion   devaient bien plus plus tard décaper ces dernières couches. C’est ainsi qu’ont été exhumées ces surprenantes roches rouges qui forment les gorges de Daluis.

            On peut parcourir ce « Colorado des Alpes Maritimes », à la nage ou en radeau pneumatique pour le plaisir de se laisser glisser, le nez en l’air, sous le Pont de la Mariée avant de se faire agiter dans les rapides du Var. D’autres préféreront randonner vers le Point Sublime pour se pencher au-dessus du vide et ne voir que l’obscurité tant les gorges sont profondes. Une fois les yeux accoutumés, on pourra distinguer, entre les strates orangées de dolomites et de grès, des entrées de galeries. Ces mines de cuivre riche en arsenic, qui lui confèrent une grande dureté, ont été exploitées pendant des millénaires pour fermer à la fin du XIXe.  On imagine sans peine les acrobaties de cordes et échelles,  que les mineurs devaient faire pour rejoindre leur lieu de travail.

            En amont de ces gorges, le Var, avant de retrouver ses sources, traverse le pays de Guillaume et d’Entraunes. Longtemps frontière entre le royaume de France et le Comté de Nice, propriété du roi de Piémont-Sardaigne, ce pays sauvage et authentique, à l’écart du temps mériterait bien de devenir la 101eme merveille des Alpes de ce numéro spécial!

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