Rêves d'Icare
Pionniers et aventuriers du vol non motorisé
éditions Paulsen, octobre 2023
Préfacé par Bertrand Piccard
240 pages, plus de 200 , plus de 200 illustrations, 37 €
ISBN 2375023080

Le mot de l'éditeur
La première histoire illustrée du vol non motorisé à travers des portraits d'aventuriers du ciel et le récit des inventions qui ont révolutionné l'aéronautique.
Icare et Dédale, Eilmer de Malmesbury, le moine volant du XIe siècle, les vélivoles découvreurs d'ascendances thermiques et les parapentistes de l'extrême ont tous un rêve commun : celui de voler comme des oiseaux dans le ciel.
De l'Antiquité à nos jours, Gérard Guerrier raconte l'histoire du vol en liberté et, en s'appuyant sur une riche iconographie, parfois burlesque, souvent vertigineuse, il nous conduit sur la trace des défricheurs et précurseurs, doux rêveurs, ingénieurs et inventeurs géniaux qui ont permis des avancées considérables en matière d'aéronautique.
Du célèbre Otto Lilienthal au méconnu Samuel Franklin Cody, le cow-boy qui se faisait passer pour le fils de Buffalo Bill et n'hésitait pas à embarquer à bord de cerfs-volants géants, des ailes de chauve-souris et vélos musculaires au BASE jump et aux planeurs à énergie solaire, l'auteur explore toutes les formes de vol non motorisé, en les remettant en perspective pour mieux comprendre le sillage, parfois sinueux, qui a permis l'envol de ces filles et fils d'Icare.
Prix Louis Casteix 2024 de l'Académie Française
1er Prix 2024 de l'Aéro Club de France



© Chrigel Maurer

Géraldine Fasnacht
Mon grain de sel
Voilà longtemps que j'avais envie de raconter l'histoire des ces filles et fils d'Icare qui se sont lancés dans les airs sans l'aide d'un moteur. Par quelle force étaient-ils animés? La puissance, la fortune, le regard des autres? Mais non… A quelques exceptions près, comme les frères Wright, ces pionniers étaient avant tout mus par la magie du vol en liberté!
On ne dira jamais assez l'intensité de bonheur brut de sentir pas après pas son corps s’alléger, de voir le sol défiler sous ses pieds, de calquer son vol sur l’orbe d’un aigle, de tracer sa route d’une ascendance thermique à une autre, d’oublier la dictature du temps…
Comme eux, n’abandonnons jamais nos rêves de vol, de liberté et de bonheur brut!
Libération du 17/10/2023
Dans son dernier ouvrage dense et superbement illustré, l’écrivain recense les pionniers des vols non motorisés, des expériences des frères Montgolfier aux wingsuits perfectionnées dans les années 90.
«C’est à l’âge de 54 ans que le marquis de Bacqueville décide de voler de ses propres ailes afin de pouvoir se transporter librement d’un endroit de Paris à l’autre. Quand tout est fin prêt [ce 19 mars 1742], il annonce à ses amis son projet de traverser la Seine en se maintenant dans les airs. […] Il apparaît, vêtu d’un maillot noir et d’un caleçon rayé, de grandes ailes blanches fixées aux bras et aux jambes, accompagné de son valet de chambre dans le même équipage […]. Le marquis court enfin, dépasse le parapet et se lance dans le vide avant que ses ailes ne puissent le soutenir. Un “Oh !” de stupéfaction s’élève de la foule. “Il vole”, “il vole”, s’écrient certains. Le marquis est proche de la rive opposée quand un coup de vent […] le déséquilibre. Il tombe lourdement sur un bateau-lavoir d’où on le relève, une jambe brisée. Tout Paris se moque alors du malheureux Bacqueville. Et pourtant, pendant quelques secondes, il a volé.»
Gérard Guerrier, dans son dernier ouvrage Rêves d’Icare (éditions Paulsen), nous emmène sur les traces de ces merveilleux fous volants grâce à de superbes dessins ou photographies d’époque (plus de 200 illustrations). Au XVIIIe siècle toujours, voici les frères Montgolfier. «Etienne décide de frapper un grand coup : il fera voler des êtres vivants. Alors que le roi, accompagné de Marie-Antoinette et de leurs enfants, fait son apparition, un coup de canon annonce le largage des amarres. La montgolfière s’élève lentement, jusqu’à atteindre 800 mètres d’altitude avant de disparaître dans les nues. A son bord, installés dans un panier en osier, les passagers, un coq, un canard et un mouton, ne semblent montrer aucune agitation.» Quelques années plus tard ce sera au tour de Sophie Blanchard, «l’aéronaute des fêtes officielles», première femme à embrasser la carrière d’aérostier. Dans les années 1800, s’envolant de Milan, elle rallie la petite commune de Montebruno, en Ligurie, où elle se pose de nuit sur le sommet d’un chêne. Un contraste par rapport à son premier vol à Toulouse, où elle faillit subir les foudres des paysans convaincus d’avoir affaire au diable. Elle mourra das un accident de ballon.
Nous arrivons à l’époque de Jules Verne, le magnifique conteur. «Si j’ai trop chaud, je monte ; Si j’ai froid, je descends ; Une montagne, je la dépasse ; Un précipice, je le franchis ; Un fleuve, je le traverse ; Un orage, je le domine ; Un torrent, je le rase comme un oiseau.» Et puis il y a les autres, tous les autres. Décidément, ce rêve d’Icare fait des émules. Tenez ! Auguste Piccard, physicien titulaire d’une chaire à l’université de Bruxelles qui décide de s’envoler, le 27 mai 1931, à plus de 15 000 mètres afin d’étudier les rayons cosmiques. Mais il est d’autres contingences que nous révèle avec saveur l’auteur de ces lignes. «La construction d’un appareil ne présente pas de difficultés sérieuses : la seule chose qui en présente, c’est de former le premier machiniste qui devra diriger le premier appareil», écrit ainsi Ferdinand d’Esterno, inventeur au XIXe siècle d’un oiseau mécanique dans lequel devait se glisser un pilote. Enfin, arrivent les temps modernes et les frères Wright, dont le dénommé Orville qui tente de prolonger ses vols planés à bord de son planeur en utilisant la brise de mer. Le 24 octobre 1911, il bat ses précédents records avec un vol de neuf minutes et quarante-cinq secondes.
Le Site de Dassault Aviation — rubrique Passion
Voici un ouvrage à l’iconographie riche qui présente les inventeurs et autres rêveurs (bien entendu !) ayant osé « franchir le pas » de l’aérien avec le vol non motorisé – histoire de se rapprocher un peu plus des étoiles.
A l’occasion d’un travail méticuleux, l’auteur a concocté une détonante galerie de portraits d’aventuriers des airs non motorisés, et ce de l’Antiquité à nos jours. D’un empereur chinois qui se jeta dans le vide au XXIIe siècle avant J.-C. aux base-jumpeurs les plus contemporains, Gérard Guerrier dresse ainsi le portrait de ceux qui ont eu, au fil des siècles, l’ambition de voler tels des oiseaux dans le ciel.
Dans « Rêves d’Icare », on retrouve ainsi le mythe de Dédale et Icare, bien entendu, ou encore l’histoire des frères Montgolfier pour les noms les plus connus. Et on découvre également, pêle-mêle, d’autres précurseurs plus anonymes : citons les Français Auguste Piccard (physicien et aéronaute) et Jean-Marie Le Bris (un marin auquel on doit l’un des tout premiers planeurs), les Allemands Otto Lilienthal (un physicien qui travailla aussi sur les planeurs), Hanna Reitsch (spécialiste du vol à voile) ou encore les Américains John Dickenson (qui travailla sur les deltaplanes), Paul Mc Cready (qui plancha sur l’énergie musculaire et le solaire) ainsi que Samuel Franklin Cody (un cowboy se faisant passer pour le fils de Buffalo Bill et amateur de cerfs-volants géants).
Bref, des profils bien différents les uns des autres, mais qui ont permis, « avec un minimum de moyens, l’éclosion puis l’essor des multiples formes de vol respectueux de la nature », dixit Gérard
Guerrier.
RFI — 19/11/2023
Voyage dans les terres du ciel, en compagnie de pionniers qui, un jour, ont fait le rêve de chevaucher les nuages et voler comme des oiseaux… ou presque.
Funambules de l’extrême et du vide, ingénieurs ingénieux, inventeurs cocasses et intrépides, ils et elles ont fait fi de la gravité et du danger pour se lancer dans les airs. Et pour cela, ils et elles ont inventé des tas de machines et de procédés, du ballon au vol tracté, du vol à voile ou planeur au deltaplane en passant par le parapente. Ces pionniers et aventuriers du vol non motorisé forment ainsi une curieuse famille que nous présente l’auteur français Gérard Guerrier dans son dernier livre « Rêves d’Icare » paru aux Éditions Paulsen. Et dans leurs trajectoires souvent méconnus, on retrouve tous les ingrédients d’une bonne histoire: du rêve d’abord, une bonne dose de folie et d’imagination au service d’inventions parfois farfelues, de la joie pure aussi, presque enfantine de signer une première dans les airs, et puis du tragique, car bon nombre de ces pionniers vont y laisser des plumes.
Regarder les oiseaux voler et s’imaginer en faire de même, c’est une obsession toute terrestre, un des rêves, disons les plus vieux de l’humanité. Et voyager au gré de ceux qui ont cherché à le réaliser, c’est aussi un peu, voler à leurs côtés…

Le Fana d'Aviation Janvier 2025

