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Éloge de la peur

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© Editions Paulsen - mars 2019
341 pages, 19,90 €
Format Poche, 12,00

Le Mot de l'éditeur

La peur est aujourd’hui au cœur de nos sociétés. Elle nous surprend, nous paralyse, nous fragilise. Pourtant des femmes et des hommes choisissent de la vivre au quotidien en prenant des risques et en exposant leur vie. Ce sont les aventuriers, les explorateurs,  les sportifs extrêmes.

 

Pourquoi ont-ils choisi de vivre dangereusement malgré la peur ? Quel rôle joue-t-elle dans leur vie? Est-il possible ou même souhaitable de la maîtriser ? Quel est leur  secret ? Leur force ? Que peuvent-ils nous apprendre afin de l’éviter ou mieux la vivre ?

 

Pour mieux comprendre ces peurs choisies, Gérard Guerrier s'est tourné aussi bien vers les philosophes que vers les neuroscientifiques et les psychiatres. Surtout, il s’est entretenu de longues heures avec de nombreux aventuriers et sportifs extrêmes, comme Isabelle Autissier, Pierre Mazeaud, Géraldine Fasnacht, Loïc Peyron, Stéphanie Bodet, Bertrand Piccard. Ici, philosophes et sociologues, base-jumpeurs et freeriders, explorateurs, montagnards et marins dialoguent par-delà l’Histoire et la Géographie, le temps et l’espace sur la peur, leurs peurs. Et comme en la matière, rien ne vaut l’intime, Gérard Guerrier nous  livre également ses peurs vécues… de la simple appréhension à la terreur pure. 

Mon Grain de Sel

Voilà un livre qui ne ressemble à aucun autre ! Essai, témoignages et récits autobiographiques s'enchainent avec un seul objectif: mieux connaître  la peur qui nous saisit lorsque nous partons à l'aventure et prenons  des risques…

Pour avoir pratiqué la plongée profonde, le vol libre, le ski de pente raide et d'autres activités à risque, la peur est devenue une intime, une maîtresse tout à la fois redoutée et salutaire. 

 

Plus d'une fois, sourd à ses avertissements et aux craintes de mon épouse, je suis passé à quelques millisecondes  de la catastrophe.

Birgit a longtemps prétendu que des mes sept vies, il ne m'en restait plus qu'une… Cela m'a longtemps fait sourire, jusqu'au décès de Friedemann, notre fils ainé, lors d'un accident de parapente.

Si certains s'obstinent à ignorer ou à surmonter leur peur, il était temps pour moi, de mieux la comprendre et d'en faire une alliée pour continuer, malgré tout,  à avancer  et continuer à connaître le bonheur de l'exploration.

Le Lachens, 1984

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Friedemann Guerrier (1986-2016)

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Premiers Avis

L'éditrice:

Et encore une fois bravo ! Cet ouvrage est passionnant, vivant, incarné !

Une Lectrice pro.

Un simple mot pour dire que j’ai vraiment beaucoup aimé votre texte, je trouve le sujet passionnant mais vous avez surtout réussi à y mêler émotion et curiosité.
Et vous avez réuni une incroyable somme de spécialistes ou d’amoureux de l’extrême.
Bravo pour ce travail acharné !

La Correctrice

En dehors de la fascination qu'exerce la peur, la bleue, la pure et toutes les autres, j'ai été happée par la manière dont l'auteur nous entraîne dans ses méandres, comment il nous fait toucher du doigt ce qu'elle est pour tous ces dingues, enfin je veux dire tous ces sportifs.

Cet homme est un conteur et un véritable poète de la nature.

J'ai été sensible également à la manière dont il conte son enfance.

Pour ma part, je ne suis jamais allée gratter très loin derrière le mot peur (bien trop pétocharde pour ça !) La peur, pour moi, c'est MAJUSCULE et puis voilà !

Le Point

Grands Reportages

Libération - 22 Juillet 2019

Terres Sauvages - Juillet 2019

La Fugue - Février 2024

Entretien : éduquer ses peurs…

Babelio

MarcoPolo85   24 mai 2019

Gérard Guerrier fait partie de ces aventuriers qui aiment jouer avec le feu de la vie. Amateur d'alpinisme, de randonnée, de plongée et de delta plane, il a souvent frôlé la mort dans ses expéditions. Dispose-t-il d'une parfaite maîtrise dans ses projets, ceci dans une grande concentration et une parfaite sérénité ? Quelle est la place de la peur dans une ascension difficile ou un saut dans le vide ?
Dans ce livre, Gérard Guerrier évoque ses propres frayeurs mais pas seulement. Il interroge ces aventuriers du XXIè siècle qui parlent de leurs angoisses avant, pendant et après leurs périples.
Et si certains, comme Alex Honnold, peuvent arpenter une paroi rocheuse sans la moindre peur, d'autres ont besoin de l'avoir pour être dans l'accomplissement de leur exploit. Certes, on s'expose, on s'engage, mais la peur, « elle n'est jamais un but en soi ».
Gérard Guerrier a-t-il un nom prédestiné pour titiller la grande faucheuse ? Hélas, on n'en sait pas tant que ça sur lui dans ce livre. Il préfère interroger des Bertrand Piccard, Isabelle Autissier ou encore Loïck Peyron. Même si notre auteur parle beaucoup d'égocentrisme dans cette volonté d'affronter la nature de face, il reste très humble sur lui. Cela permet de prendre du recul sur ce livre très bien documenté.
Dans ce récit, l'écrivain aventurier nous emmène au coeur de ces baroudeurs du quotidien. Qu'est ce qui nous motive pour braver cette peur ? Faut-il être psychopathe, drogué, dépressif pour s'embarquer vers des situations qu'on ne peut pas maîtriser à 100% ? Que de questions qui n'ont pas de réponse unique.
En tout cas Gérard Guerrier fait tout pour nous mettre dans la peau de ces gens qui ont tous un peu (ou beaucoup) peur dans des épreuves physiques de l'extrême.
Lisez ce livre, n'ayez pas peur. Vous verrez des situations à vous faire hérisser le poil.

Voyageons Autrement (Geneviève Clastres)

Surf Session

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La Préface de Bertand Piccard médecin-psychiatre, libériste, aéronaute, explorateur

De nombreux philosophes, sociologues et psychanalystes se sont intéressés aux « peurs subies » : les phobies, l’angoisse de la maladie, de la souffrance ou encore de la mort. Pourtant, les « peurs choisies » – celles liées à la prise volontaire de risque – ont été largement délaissées par ces mêmes spécialistes. Pourquoi s’en soucier puisqu’on peut s’en affranchir facilement en restant à la maison ? Il y aurait même selon certains une relative perversion à exposer « inutilement » sa vie.

Pour ma part, voilà des années que la question de la « peur choisie » m’interpelle. Depuis qu’enfant je me rêvais astronaute, alors que… je redoutais de grimper dans les arbres ! Plus tard, médecin-psychiatre, pilote d’aile delta, aéronaute, explorateur de nouvelles technologies, je n’ai eu de cesse de mieux comprendre cette peur choisie, car si elle peut être notre pire ennemie, elle peut devenir aussi notre meilleure amie. Parce qu’elle nous force à développer notre sensation d’exister dans l’entier de notre Être. La peur, en fin de compte, n’est qu’une projection de nos pensées à l’extérieur de nous-mêmes et elle se dissout dans la Conscience de l’instant présent.

Qui que nous soyons, artistes, enseignants, mères et pères de famille, médecins, ouvriers, agriculteurs, employés, élus, nous avons le choix de devenir des « baroudeurs du quotidien ». Si nous voulons avancer, évoluer, progresser, nous serons tous confrontés à l’inconnu, à la prise de risque et donc à la peur ! L’étudiant qui part loin de chez lui, la pianiste qui monte sur scène, l’ingénieur qui propose une nouvelle solution, l’entrepreneur qui lance son affaire tout comme l’employé qui postule pour un job, l’écrivain et son éditeur…

Souvent vécue comme honteuse, la peur n’est jamais agréable, sauf pour ceux qui aiment se shooter à l’adrénaline et ce n’est pas mon cas. Il est ainsi tentant d’y échapper en nous confinant à l’intérieur de nos repères habituels. Mais depuis notre plus tendre enfance, ne nous construisons-nous pas en nous approchant, puis en franchissant ces mêmes repères ? Si nous refusons l’inconnu, l’aventure et – comme le dit Gérard – sa sœur siamoise : la peur, comment pourrons-nous réaliser nos rêves, continuer à nous émerveiller, à grandir et à progresser ? Comment pourrons-nous donner vie à notre potentiel et devenir les êtres libres et heureux que nous méritons d’être ?

En acceptant la peur, en prenant certains risques et en franchissant les frontières de ce que l’on croit raisonnable, les aventuriers et sportifs de l’extrême sont semblables aux pilotes d’essai qui poussent leurs appareils au-delà des limites habituelles. S’ils ne testent ni des avions ni des sous-marins, ces femmes et ces hommes explorent les capacités humaines et défrichent de nouveaux territoires intérieurs. Ils découvrent ainsi des ressources surprenantes qui pourront être utiles à tous, dans ces situations que trop de gens préfèrent éviter par peur d’avoir peur.

Tel est pour Gérard et moi le sens de la « véritable aventure », loin de l’esbroufe télévisée. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tous deux, nous avons pratiqué pendant des années, avec passion, l’aile delta. Alors que j’explorais les limites du vol acrobatique, Gérard a été l’un des premiers à parcourir les Alpes en vol-bivouac. Mes années de vol libre m’ont montré à quel point la maîtrise des dangers que je rencontrais en vol m’aidait à gérer les situations stressantes du quotidien. C’est ainsi que j’ai appris à me sentir à l’aise dans les imprévus et les risques inhérents à la vie, en devenant de plus en plus responsable de moi-même.

L’auteur nous invite à un voyage dans l’inconnu, au cœur de cette peur choisie, de la frousse, la pétoche et la trouille. On y croise au fil des pages Nietzsche, bien entendu, mais aussi Montaigne, Sartre, Kierkegaard, Darwin, Livingstone, puis soudain au large des 50es hurlants, dans une face Nord ou au milieu d’un désert : Isabelle Autissier, Géraldine Fasnacht, Pierre Mazeaud, Ueli Steck, Christian Clot et même un colonel de la Légion étrangère.

Ici, philosophes, et sociologues, base jumpers et freeriders, explorateurs, montagnards et marins, dialoguent par-delà l’histoire et la géographie, le temps et l’espace, sur la peur, leurs peurs… sur ce qu’ils en font quand elles ne leur glissent pas entre les doigts. En leur compagnie, nous voilà conviés à une approche de nos propres choix face à la prise de risque : s’engager dans des études, fonder une famille, proposer un cours sur l’empathie dans une banlieue difficile, changer de travail, de domicile, etc. Y aller ou renoncer ?

Gérard trace son chemin, quitte à sortir parfois son coupe-coupe quand le terrain est trop touffu. Il nous entraîne dans ses pas, de l’anxiété fruit de l’imagination à la terreur pure en passant par l’ultravigilance de la pleine conscience. Alternant le coriace et le souple comme les dénivelés des fameux plats népalais, il nous invite à mieux comprendre les fondements de nos peurs, mais aussi de nos motivations à les transcender. Pourquoi y aller malgré notre appréhension ? En sa compagnie, nous comprenons mieux pourquoi certains vont au-delà du « raisonnable » et mettent leur vie en danger. Pour justement mieux se sentir vivre ? Pour retrouver son âme d’enfant ? Ou parfois, plus vainement, pour la gloriole ?

Si l’humour, le recul et parfois même la dérision sont présents, l’auteur n’hésite pas à se mettre à nu et donc en danger… en narrant ses propres expériences en aile delta, ski de pentes raides ou plongée profonde.

Cet Éloge de la peur se livre et se lit ainsi d’abord d’une traite, par jouissance, comme on reconnaît un nouveau parcours. Mais c’est ensuite, en le reprenant étape après étape, dans l’ordre ou le désordre, qu’on le savoure, une fois, deux fois, aujourd’hui ou plus tard. Car posé sur la table de chevet comme un inséparable topo, on sait déjà qu’on en aura besoin à tout moment. Quand la peur ou l’envie de partir vers l’inconnu, de concrétiser ses rêves reviendront. Pour tout comprendre ? Pas sûr. Pour continuer à apprendre sur nous-mêmes ? En tout cas.

Bertrand Piccard

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      Açores, 1978

Requins ou dauphins ?

Friedemann

Niklaas Guerrier

                    Queyras, 2017

Les peaux de phoque ne collent plus. Niklaas a

pris mes skis. Sans crampons, je monte comme je peux.

La peur n'est pas loin…

Açores… 1977
aux temps de la Fenzy et du Mistral
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