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Neuschwanstein - Le château du roi fou

Le château de Louis II n’est pas un château, mais un décor de théâtre de plâtre et de stuc, une illusion d’optique, une folle utopie … qui se brise parfois sur le vaste parking gavé de bus, ou dans les files de braillards amateurs de selfies.

 

            Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de faire la visite, 45 minutes chronométrées, du château pour pénétrer son âme. Pour approcher cette chimère sans la faire fuir, il faut prendre de la hauteur ! Le sentier de descente du Tegelberg tout proche offre une vue plongeante sur le château avec en toile de fond les eaux transparentes du lac des Cygnes (Schwannsee) et du lac des Alpes (Alpsee) entourés de forêts profondes. Sur votre droite la plaine bavaroise expose ses prés manucurés et ses églises à bulbe.  Cet itinéraire n’est possible que lorsque le terrain est sec, car la pente est raide et parfois impressionnante. 

 

            Le soleil bientôt va se coucher…  Deux cents mètres plus bas, la foule s’agite encore  sur le parvis du château ainsi que sur le Pont Marie (Marienbrücke). Des Chinois, sans doute… qui ont pris la place des Russes, qui ont remplacé les Japonais… Ainsi va le monde pendant que Neuschwanstein continue de tirer sa silhouette vers le haut, comme s’il voulait échapper à la réalité. Une dernière halte s’impose avant de revenir à celle-ci. Une halte solitaire ? Ouvrez les yeux ! Vous êtes en compagnie de Louis II, le seul roi de ce siècle, selon Verlaine ; un roi qui aux fureurs de Sadowa et de Sedan préférait bâtir des forteresses oniriques ; un roi qui aima Richard Wagner à la folie. Ludwig der Zweite, cousin lunaire d’une impératrice absente, petit-fils d’un Louis I qui perdit son trône pour avoir trop aimé Lola Montès. Une dynastie de rêveurs et d’amoureux dans un siècle de fer et de feu.

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