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Les Monts d'Arrée

Menez Kador, Tuchen Kador, Roc’h Trevezel et Roc’h Ruz —Le Roc Rouge —  se disputent pour savoir qui est le sommet de Bretagne et des Monts d’Arrée. Ils culminent tous à… entre 384 et 385 m ! Mais, ne souriez pas : ces Monts d’Arrée n’ont rien de commun avec les douces collines normandes. Leurs arêtes de quartzites se dressent avec la fierté de vieilles aristocrates ruinées ! Il est vrai qu’elles s’élevaient, voilà quelques centaines de millions d’années, à plus de deux mille mètres… Un pays de rocs, donc, de landes et de forêts profondes où les cochers, venant de Cornouailles ou de Léon, ne s’aventuraient qu’avec crainte, tant les Monts d’Arrée étaient connus pour leurs tempêtes de neige, leurs bêtes féroces et leurs brigands…

Si le cœur de Bretagne bat dans ces terres hautes, âpres et pauvres, les recteurs —curés— gras et les bourgeois à chapeau ne s’y précipitaient guère… On y trouvait plutôt des moines défricheurs, durs à la tâche, et des paysans farouches qui cultivaient de petits lopins de terre. Prompts à la révolte, ils ont très tôt  protesté contre les papiers timbrés ou l’augmentation de la dîme. La première manifestation des « Bonnets Rouges » remonte ainsi à 1675. Ce ne fut pas la dernière…

Devenus républicains, rad-socs ou même communistes, les habitants, volontiers anticléricaux, se plaisaient à échanger, à la veillée, des histoires sur leurs curés suspectés d’effrayer leurs ouailles naïves avec des histoires de sorcellerie. Une légende raconte ainsi que les moines de l’abbaye de Releq, cruels et dissolus,  exerçaient un droit de cuissage sur toute jeune fille de leur domaine. Un moine aux cheveux roux, particulièrement actif, aurait même laissé derrière toute une postérité de rouquins jusqu’à aujourd’hui…

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