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Les Rochers de Dambach

Quelque part entre Niederbronn et Bitche, une vallée humide et étroite, la Schwarzbach, ondule entre les reliefs hérissés de rocs rouges et de châteaux ruinés. Une série de casemates et de fortins Maginot veille sur la sécurité des chevaux et des Highlands, des vaches poilues aux longues cornes ! Nous voilà arrivés à Dambach… Sur la rive gauche, une piste part à l’assaut  de la montagne Modenberg, couverte de pins sylvestres, de hêtres  et de chênes. Elle nous mène à un promontoire rocheux, haut de trente mètres, ainsi qu’à une série de barres rocheuses taillées dans les grès. Le vent, l’eau et la glace ont décapé et mangeoté ces roches tendres laissant à nu de longues bandes multicolores, sculptant des colonnes et des alvéoles dans ce Pétra forestier d’où s’échappe un vol de chauve-souris.

Entre fougères aigle et bruyères, nous suivons un étroit sentier. Alors qu’il se perd dans les hautes herbes, nous sommes arrêtés par der Mann : l’Homme ! Frêle et téméraire à la fois, il se dresse entre les branches, comme une fusée Saturne prête à décoller. Non loin, de lui, nous trouvons die Frau, moins aérienne, plus massive…Le poids des années et des labeurs quotidiens, sans doute ? En furetant, non loin de là, nous trouvons un « H » gravé à la hâte dans la roche, par des soldats américains.  « H »…  comme leur camarade Harris Cecil, un modeste GI, de la Compagnie D, 179e  régiment d’infanterie de la 45e Division — Débarquée quelques mois auparavant en Provence —tombé là, le 2 janvier 1945, lors d’une contre-offensive allemande. Ses pauvres restes : une plaque d’immatriculation, des cartouches, quelques os… pieusement veillés par L’Homme et sa Femme, ont été retrouvés en 2013 par un promeneur intrigué par un vieux bout de tissu au milieu d’un tapis d’aiguilles de pin…

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